DEDICACE A MES OREILLES : Fétiches
THE ROLLING STONES - 1968
Mes Albums Fétiches
LEON REDBONE - 1990
Mes Leon Redbone
L’exemple d’une des personnes les plus curieuses pour les rock-critics, Leon Redbone n’ayant jamais révélé quoique ce soit sur sa vie : on ne sait son vrai nom, ni son âge, ni d’où il est originaire.
On pense qu’il est originaire de Toronto, car c’est dans les petits clubs de cette ville que Bob Dylan le rencontra et voulut le signer pour une compagnie de disques qu’il pensa créer. D’autres artistes ont parlé de ses talents (Maria Muldaur, John Hammond, Bonnie Raitt) mais Redbone refusa pendant des années d’enregistrer ou de paraître à la TV.
Ses concerts sont un mélange de rag-time, jazz et blues des années 20 et 30. Il parle peu à son public, mais prend des poses bizarres de temps à autre. Par ailleurs, il est difficile de bien voir son visage qui ressemble à Groucho Marx avec son nez incroyable, sa grosse moustache et ses énormes lunettes.
De temps à autre, il ponctue son jeu de guitare et sa voix grognante de la musique qu’il sort du poste radio qu’il porte toujours avec lui.
Redbone signa chez Warner en 1975 et son premier disque éponyme (également intitulé : On The Track) se vendit assez bien. Double Time (1976) eut aussi un certain succès. Redbone fit ses débuts en Europe en première partie de Leo Kottke.
Depuis ses débuts, il a influencé des gens, s’est fait quelques amis, mais n’a toujours pas parlé.
(Texte extrait de L’Encyclopédie Illustrée du Rock de Nick Logan et Bob Woffinden – 1979)
J’ai découvert cet artiste incroyable en 1990 à la sortie de l’album SUGAR. Antoine de Caunes, un de ses plus grands fans, l’avait invité sur le plateau de Nulle Part Ailleurs.
Ce fut une révélation. Depuis, c’est l’artiste que j’écoute le plus souvent.
Coltrane ou Cannonball
Il y a sur l'album KIND OF BLUE un morceau qui déchire tout. C'est FLAMENCO SKETCHES. Ce titre, d'une durée de 9 minutes, est une variation autour du sublime PEACE PIECE, composé par Bill EVANS, figurant sur son album EVERYBODY DIGS BILL EVANS, sorti peu avant KIND OF BLUE.
Sur la version de Miles DAVIS, il y a un duel au saxophone d'une beauté inouïe, que se livrent deux des plus grands musiciens de jazz. John COLTRANE au Sax Ténor et Julian ADDERLEY dit CANNONBALL au Sax Alto, sont en effet touchés par la grâce sur ces quelques moments de pur génie.
VS
Mes Albums de Country & Folk
J'ai toujours adoré la musique Country et le Folk. On y trouve des musiciens lumineux qui ont composé des albums absolument essentiels.
Peut-on rester insensible à l'écoute de ce chef d'oeuvre que constitue SONGS OF LOVE AND HATE de Leonard Cohen, sans doute un des plus grands albums jamais réalisés. Dès les 1ers accords de guitare de AVALANCHE, tout en trémolos, on est conquis d'emblée. De même, ce monument qu'est JOAN OF ARC, au cours duquel Jeanne d'Arc nous révèle que finalement, le seul amant qu'elle ait eu dans sa vie, c'est ce feu qui en train de la dévorer. En plus de mélodies lunaires, les textes sont à l'avenant.
D'un même niveau, le disque de Joan Baez, DIAMONDS AND RUST, est un album incomparable, avec cette chanson titre, qui dès les premiers instants, vous colle à votre fauteuil et vous donne la chair de poule.
Kris Kristofferson a réalisé également des disques splendides, comme ce THE SILVER TONGUED DEVIL AND I, que j'ai écouté des quantités de fois, sans jamais me lasser de cette voix et de ce phrasé légendaire.
Dans le registre COUNTRY, ma préférence va aux OZARK MOUNTAIN DAREDEVILS, coupables de 4 albums indispensables entre 1973 et 1976, dont l'inégalable IT'LL SHINE WHEN IT SHINES, sorti en 1974. Ne passez pas à côté de ce météore car c'est un album absolument gigantesque.
Et bien sûr, il ne faut pas oublier TOWNES VAN ZANDT, le maudit, sans doute un des meilleurs song writers américains. Sa chanson PANCHO & LEFTY est sans doute la plus belle chanson de la Country Music avec l'inoubliable DREAMING MY DREAMS WITH YOU de WAYLON JENNINGS.
Les Disques de l'Année
C'est très délicat de désigner un disque comme étant le meilleur de l'année. Le choix est souvent cornélien surtout certaines années. L'année 1971 regorge de chefs d'oeuvres et choisir entre Led Zeppelin 4, Who's Next, Sticky Fingers, Blue ou L.A. Woman, pour ne citer que ceux-là, est déchirant. Je me suis pourtant soumis à cet exercice périlleux avec le recul du temps et un peu de sagesse. Seule la période vinyle jusqu'à sa fin de production en 1992 est abordée. J'ai commencé avec l'année 1966, car avant cette date, c'était l'époque des Singles. Entre 1983 et 1986, aucun disque, à mon avis, ne mérite d'être désigné "Disque de l'année".
Mes Yves Simon
Yves SIMON est un des très rares artistes français qui peut rivaliser avec artistes anglo américains des années 70. Même Véronique Sanson, malgré son immense talent, ne peut lui être comparé.
Yves SIMON est supérieurement doué pour l’écriture des textes et la composition des mélodies, ce qui est assez rare pour le souligner chez les artistes français.
C’est quelqu’un de très discret qui s’est toujours préservé des médias. On ne le voyait que très rarement à la télé et ses interviews dans la presse écrite (R&F, BEST, Extra) étaient très rares à l’époque de sa gloire.
Ses disques sortis entre 1973 et 1981 sont tous sublimes. Ils sont touchants, bercés d’une sensibilité qui ne laisse jamais indifférent son auditeur. Beaucoup de ses textes sont autobiographiques et ça se ressent. Il y a notamment sur son album enregistré au Théâtre de la Ville en 75, une chanson délicieuse sur laquelle, tout en utilisant la mélodie de la chanson Hollywood de David Mc Neil, il nous raconte ses débuts lorsqu’il a débarqué à Paris depuis Contrexeville dans les Vosges, où il a vécu une grande partie de sa jeunesse, puis son incroyable périple aux Etats-Unis qui a sans doute été un déclencheur à sa carrière. C’est tout simplement magnifique.
C’était également le seul chanteur français à faire référence aux artistes de la scène Rock des 70’s, comme Jefferson Airplane, Bob Dylan, Jimmy Hendrix, les Stones, Blood Sweat & Tears ou Led Zeppelin. Homme de lettres (Jack London, Gregory Corso, Yourcenar) il était également passionné de cinéma et de nombreuses références de film de la nouvelle vague (Godard, Truffaut, Polansky, Warhol) se glissaient dans ses textes.
Il avait également le don de la description et Paris était son terrain de prédilection. Tous les jeunes qui avaient moins de vingt ans à l’époque se retrouvaient dans ses chansons. Elles leur parlaient. Il était différent. Il était VRAI.
Il a arrêté la scène en 1977 et entre 1985 et 2007 n’a publié que 3 disques dont le dernier, RUMEURS, est un petit bijou, avec notamment un duo avec Françoise Hardy, plein de mélancolie. Durant ces années, il s’est essentiellement consacré à l’écriture de ses nombreux romans, dont un, « La Dérive des Sentiments », a obtenu le prix Medicis en 91.
Aujourd’hui en 2024, Yves Simon a eu 80 ans, comme un certain Jimmy Page, petit clin d’œil à sa fameuse chanson de 77, Zelda.
Il y a ici tous les 33 tours sortis entre 1973 et 1985. Ce sont tous des albums d’une qualité extraordinaire et il faut lui rendre un vibrant hommage pour cela. Je continue de les écouter régulièrement et à chaque écoute, je ressens encore la même émotion. C’est tout simplement brillant.